Perfectionnement de la Stabilisation

Justification

Il est surprenant de se voir proposer de faire des exercices « techniques » dans le cadre de la plongée Bio, et pourtant, c’est un plus qui échappe à beaucoup. On sait faire le « poumon-ballast » depuis les premières leçons de plongée en piscine, mais, souvent, on ne le fait pas assez bien pour faire de la Bio dans de bonnes conditions :

  1. la Sécurité : les plongeurs Bio sont appelés à concentrer leur attention sur l’observation des espèces rencontrées, de ce fait, ils sont moins attentifs à ne pas toucher le fond qui comporte des dangers potentiels non négligeables surtout en mers tropicales. Ils ont donc besoin, plus que les autres plongeurs, d’avoir un meilleur automatisme de leur stabilisation en pleine eau.
  2. le Confort : le plongeur Bio recherche les meilleures conditions possibles pour ses observations qui peuvent prendre un certain temps, il ne doit plus être préoccupé par l’obligation de palmer pour se maintenir à profondeur et distance constantes. C’est aussi un plus pour faire des photos sans abîmer.
  3. la Préservation : On n’arrache plus les gorgones avec les palmes.

Rappels Techniques

Le Poumon-ballast consiste à gonfler les poumons en respirant afin d’arriver à équilibrer les masses plongeur + équipement et celle du fameux volume d’eau déplacé (application de la « Poussée d’Archimède »). En plongée le plus gros du travail est fait en gonflant la stab avec le direct-system, les poumons du plongeur assurent le complément final.

Comme le plongeur doit respirer de temps à autre (!) on pourrait croire que chaque fois qu’il prend une inspiration il va immédiatement remonter vers la surface et chaque fois qu’il va souffler, il va redescendre. Ce serait vraiment très inconfortable ! Heureusement, vous savez qu’il n’en est rien !

Vous avez pu observer en plongée que vos mouvements vers le haut ou vers le bas ne sont pas instantanés. Lorsque vous gonflez votre stab ou vos poumons, il y a un certain temps de retard, ce mouvement, s’il n’est pas compensé, prend de la vitesse progressivement.

C’est ce temps de retard qui permet à un plongeur bien entraîné de donner l’apparence qu’il est parfaitement immobile, bien stabilisé : il reprend sa respiration avant que le mouvement vers le bas soit perceptible, et réciproquement. En fait, il a su acquérir par l’entraînement et l’habitude un automatisme adapté de son cycle respiratoire. C‘est l’objet des exercices que nous allons vous proposer.

Les premiers essais sont toujours difficiles, il faut trouver le « bon moment » pour reprendre sa respiration et déterminer son ampleur, c’est exactement comme pour apprendre à marcher ! Ensuite les automatismes trouvent leur place peu à peu et, après un entraînement plus ou moins long, l’équilibre est maintenu sans qu’on s’en aperçoive, bravo bébé marche !

C’est par la prise de conscience de la gestion fine de sa flottabilité que le plongeur-Bio saura parfaitement maîtriser non seulement son équilibre dans l’eau mais aussi la composante verticale de ses déplacements. Cette maîtrise favorise l’approche des espèces animales ou végétales pour des observations dans les meilleures conditions, quelques petits coups de rames avec les mains suffisent aux déplacements.

Le YOYO

A 20 mètres de profondeur (fosse), gonfler les poumons au maximum puis compléter avec la stab au direct-system jusqu’au décollement. Maîtriser aussitôt la vitesse de remontée en soufflant l’air de vos poumons, vous ne touchez plus au direct-system jusqu’à la fin de l’exercice !

Au fond de la fosse, vous respirez « poumons pleins », aussi fréquemment que vous voulez. Respiration « poumons pleins », cela veut dire que vous êtes beaucoup plus longtemps avec les poumons pleins d’air que vides. Arrêt à 15 mètres, stabilisation pendant une minute, puis vous redescendez en soufflant votre air, vous ne touchez pas au direct-system !

Vous refaites cet exercice en vous arrêtant à 10, puis à 5 mètres. Vous n’utilisez pas vos palmes pour vous aider à monter, juste le « poumon-ballast », un petit mouvement des mains est permis pour vous orienter. Bien sûr, dans la partie haute de l’exercice, vous respirez « poumons vides ».

Nous n’avons pas tous la même capacité pulmonaire, de ce fait ne soyez pas surpris si vous ne pouvez pas réussir l’exercice à 5 mètres, fixez-vous une profondeur intermédiaire.

La CIBLE

Après vous être bien stabilisé en position horizontale à 20 mètres, vous survolez le petit puits central du fond sans palmer, en vous aidant de vos mains comme rames jusqu’à y faire pénétrer votre mano que vous aurez pris soin de laisser pendouiller au bout de son tuyau ! Vous ne devez jamais toucher le fond, ni avec une palme, ni avec une main, ni avec le mano !

C’est chacun son tour ! On s’amuse bien !

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